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Préparer son départ psychologiquement dans un contexte de violences conjugales

Comment se préparer mentalement pour un départ du domicile en toute sécurité ?

Sortir d’une relation — pour mettre fin à une situation de violences conjugales — est une étape complexe. Il est donc essentiel de s’organiser et préparer son départ psychologiquement, et de manière sécurisée. Nombre d’entre vous ont demandé des conseils sur ce thème, que nous allons aborder dans une série d’articles. Cela vous permettra d’avoir à portée de main une ressource complète sur la question. Dans ce premier chapitre, nous verrons comment se préparer mentalement et émotionnellement à quitter une relation abusive. Ensuite, nous informerons sur les professionnel(le)s à rencontrer pour aider à partir du domicile. Dans un troisième texte, nous aborderons des indications pour se construire un réseau de soutien personnel. Le sujet de la sécurité et du bien-être des enfants sera aussi évoqué par la suite. Enfin, nous suggèrerons les documents importants à emporter lors de son départ.

L’importance de la préparation mentale : accepter la réalité et sortir du déni

Il est souvent difficile de se rendre compte que l’on est victime. Prendre conscience que l’on vit de mauvais traitements est déjà une étape clé dans le processus d’acceptation. Lors d’un précédent article, nous avons vu les différents signes qui permettent de repérer les violences conjugales.

Quand on est concerné(e), il est fondamental de ne pas minimiser les actes maltraitants ; qu’ils soient physiques, psychologiques, économiques, sexuels, etc. Tout agissement agressif posé sur soi représente une atteinte réelle : c’est interdit par la loi. À partir du moment où l’on s’en rend compte, la prise de recul commence. Ce cheminement peut s’avérer long, et nécessite généralement une aide extérieure et du soutien.

Dans les relations sous emprise, le persécuteur ou la persécutrice axe volontairement la faute sur la victime. Celle-ci finit par culpabiliser de son propre comportement. Sachez que vous n’êtes pas responsable des violences infligées. En aucun cas votre partenaire n’a le droit de vous traiter de la sorte.

S’extraire du déni et se confronter à la réalité peut permettre de reconnaître l’importance du départ. Parfois, plusieurs « allers-retours » sont nécessaires avant de quitter définitivement une relation violente et s’en libérer. Chaque personne est différente, faites comme vous pouvez et ce sera déjà très bien.

Conseils pour faire face à la peur et à l’anxiété

Lorsque l’on projette de se séparer d’un(e) partenaire abusif(ve), cela peut amener à une appréhension tout à fait légitime. Les angoisses et l’inquiétude peuvent prendre le dessus. Souvent, les victimes imaginent des scénarios anxiogènes, craignent des représailles, redoutent d’être stigmatisées, etc. Aussi, le fait de se diriger vers l’inconnu peut être insécurisant. Préparer son départ permet d’atténuer ces pensées et d’envisager l’avenir de manière plus sereine.

Parmi les techniques qui existent pour surmonter la peur et l’anxiété, en voici quelques-unes qui pourraient vous aider :

  1. Sortir du silence. Le simple fait d’échanger avec une personne de confiance peut se révéler une source de soulagement. Libérer sa parole autorise à partager ses émotions et s’alléger d’un poids. Mais aussi, poser les mots par écrit offre la possibilité de prendre de la distance avec un vécu douloureux. Ces différents moyens d’expression possèdent un rôle thérapeutique, qui aident à avancer.
  2. Identifier les éléments déclencheurs de stress. Lorsque l’on sait reconnaître les causes qui entraînent les angoisses, on peut effectuer un pas de côté. Cette étape permet d’en apprendre davantage sur soi-même, tout en s’inscrivant dans une démarche constructive.
  3. Découvrir des méthodes de relaxation. De nombreuses approches peuvent s’avérer bénéfiques pour diminuer l’état anxieux. Le yoga, la méditation, les exercices de respiration, etc., sont autant d’outils qui favorisent la détente et l’apaisement.
  4. Pratiquer une activité. Les spécialistes de santé le disent : cela contribue à réduire le stress au quotidien, et à améliorer le bien-être émotionnel. Trouver une occupation plaisante, qui prend du temps, peut devenir une source de joie et d’évasion.

Ces outils, utilisés régulièrement, peuvent aider à se préparer psychologiquement au départ.

Stratégies pour renforcer la confiance en soi et préparer son départ émotionnellement

Nous abordons là un sujet essentiel, pour permettre à une victime de violences conjugales de partir. Diverses tactiques peuvent être mises en œuvre pour développer son estime de soi.

  1. Prendre conscience de ses forces personnelles. Nos compétences, qualités, capacités et accomplissements antérieurs offrent un socle solide pour la reconstruction de l’estime de soi. Cela permet de reprendre la main sur l’image de soi-même, progressivement.
  2. Recourir à un soutien psychologique. Chaque individu est unique et a besoin d’un appui adapté, en fonction de ses propres expériences ou traumatismes. Consulter un(e) professionnel(le) spécialisé(e) fournit un espace sûr pour explorer l’origine de nos doutes. L’assistance psychologique propose des outils et des stratégies pour travailler sur les aspects émotionnels qui peuvent freiner la confiance en soi, aidant ainsi à se reconstruire.
  3. S’affirmer dans la prise de décision. Cela implique de reconnaître la légitimité de ses propres opinions, besoins, désirs. Apprendre à dire non sans culpabilité, et à exprimer ses limites, contribue à renforcer la confiance en soi.

Nous espérons avoir fait un tour succinct, mais complet, pour savoir comment préparer son départ psychologiquement, dans un contexte de violences conjugales. Retrouvez-nous sur notre prochain article, qui informera sur les professionnel(le)s à rencontrer, pour vous aider à quitter le domicile conjugal en toute sécurité.

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